Louis Jean Cormier Louis Jean Cormier - La Fanfare

Qu'on nous casse les jambes
Pour avoir envahi le boulevard
S'il faut qu'on y rampe
J'aime mieux ramper que de me rasseoir

Qu'on nous crève les yeux
Pour avoir vu qu'on s'faisait avoir
S'il faut perdre les deux
J'aime mieux rêver que d'voir sans y croire
J'aime mieux ramper que de me rasseoir

Qu'on nous cloue la bouche
Pour avoir parlé dans notre langue
S'il faut qu'on la boucle
J'écrirai mes mots sur les murs des banques

Et qu'on nous brûle les bras
Pour avoir encerclé les fraudeurs
S'il faut de la douleur
J'aime mieux brûler que de blanchir au noir

Tant qu'il nous reste le coeur
et la mémoire
Sept mille deux cent battements à l'heure
Comme une fanfare
Qui fait rougir les grandes artères
Jusqu'aux trottoirs
Dans une marrée de lumière
Comme une fanfare
Qui reprend chaque soir
J'aime mieux rêver
Que d'voir sans y croire
Que d'voir sans y croire
Que de blanchir au noir
Que de me rasseoir

Mais qu'on nous laisse rêver...